Maisons – 13 et 15 place du Grand-Marché

Localisation :

Tours, 13-15 place du Grand-Marché

Dates :

Fin XVe ou XVIe siècles

État du batiment :

Conservé

Maisons – 13 et 15 place du Grand-Marché.
Crédits : photo © Léa Dupuis

Maison, 13 place du Grand Marché; 1bis rue des Balais

Cette maison sise 13 place du Grand Marché tourne son pignon sur la place du Grand Marché, l’une des places les plus animées et populaires de la ville. Elle s’élève au-dessus d’un rez-de-chaussée sur cave, par deux étages carrés et un comble, le tout desservi par un escalier hors-œuvre. 

La façade principale ajourée d’une Travée de croisées aux deux étages et d’une fenêtre à Meneau à l’étage de comble possède une ossature secondaire à losanges. Cette paroi se compose d’un réseau très resserré de décharges, d’éperons et de guettes, formant un étroit quadrillage de losanges décoratifs et d’un hourdis enduit. Cette disposition très resserrée forme des losanges carrés, il s’agit du seul exemple connu à Tours [Bonnin, 1998, p. 299].  

Certaines guettes ne relient pas entièrement un poteau à un élément horizontal (sablière, entretoise), le motif à losanges étant ainsi inachevé. Un réseau élargi entraîne également des motifs à losanges incomplets comme au 48 rue Colbert. D’autre maison à losanges, comme le 32 rue Briçonnet, présente en revanche une bonne maîtrise des proportions des motifs losangés en fonction des dimensions de la façade.

A l’intérieur, une cheminée porte la date 1570 qui semble cependant être un ajout postérieur à la construction de la maison [Base POP, IA00071461]. Si le motif à losanges apparaît comme un type d’assemblage spécifique de la fin du XVe siècle et du siècle suivant à Tours, le manque de maîtrise de la technique dans l’assemblage des losanges carrés tendrait toutefois à faire de cette maison l’une des premières de ce type [Bonnin, 1998, p. 303]

 

Maison, 15 place du Grand Marché ; 1 rue des Balais

Cette maison se tient à l’angle de la rue des Balais et de la place du Grand Marché. Sa façade principale, à pignon sur rue, donne sur la place du Grand-Marché, l’une des places les plus animées et populaires de Tours. Elle élève son rez-de-chaussée au-dessus de caves et sous deux étages carrés et un comble. 

Le rez-de-chaussée en pierre présente une reprise en sous-œuvre récente mais qui semble respecter les dispositions antérieures (l’encorbellement, la porte aux angles supérieurs arrondis avec un encadrement mouluré d’un Cavet et la baie de boutique surmontée d’un arc en plein cintre. L’encorbellement actuel des étages en pan de bois est composé de consoles soutenant la sablière de chambrée et l’about des poutres de planchers qui débordent.

La façade principale à deux étages ajourés d’une travée de Croisée possède un compartiment à deux registres de croix de Saint-André superposé au nord contre un compartiment de losanges au sud. Ce n’est pas la seule variation qui caractérise l’ossature secondaire : un pan de bois à grille est employé à l’étage de comble percé d’une fenêtre à meneau et aux étages de la façade secondaire donnant dans la rue des Balais. Dans les villes ligériennes comme Blois, Tours, ou Chinon, les ossatures à losanges caractérisent plutôt des constructions issues de la tradition médiévale qui se développent vers 1500  et qui semblent perdurer jusque dans la deuxième moitié du XVIe siècle [Alix, 2013, p. 19]. Une photographie de 1983 montre l’enduit et les treillis en bois qui recouvraient la façade avant d’être enlevés. L’actuel hourdis est formé de briques récentes – de faible épaisseur et de couleur rouge vif – posées sur le champ et de mortier de moyenne épaisseur. Si leur disposition diffère, est observable au 8-10 rue du Grand Marché ce même type de briques fines de couleur rouge vif qui ont été placées lors de la restauration de la place Plumereau en 1962-1966 [AD 37, 30 J 231].

 

 

Cette petite maison d’une pièce de 5 m de large sur de 8,5 m de long est desservie par un escalier dans-œuvre situé au fond de celle-ci. Au premier étage, un mur de refend dans l’axe de l’escalier forme une petite pièce qui pouvait servir de garde-robe ou de lieu d’aisance, éclairée par une petite fenêtre [Bonnin, 1979, p. 165].

 

Bibliographie et sources

Archives départementales d’Indre-et-Loire (AD 37),  30J – Fonds des architectes Marcel Boille, Maurice Boille, Pierre Boille, Jacques Boille et Philippe Boille (1876- ).
Base POP, IA00071461.
Base POP, IA00071462.
Bonnin Martine, « Tours (Indre-et-Loire). Fin du XVe siècle. Maison en pan-de-bois à trois corps de logis sur boutique. “À l’enseigne du Pélican”. 48 rue Colbert », dans Esquieu Yves, Pesez Jean-Marie (dir.), Cent maisons médiévales en France (du XIIe au milieu du XVIe siècle). Un corpus et une esquisse, Paris, CNRS Éditions, 1998, p. 297-303.
Alix Clément, « Les maisons en pan de bois d’Orléans du XIVe au début du XVIIe siècle : bilan de treize années de recherche », dans Alix Clément, Épaud Frédéric (dir.), La construction en pan de bois : Au Moyen Âge et à la Renaissance, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2013.


Lien vers la fiche associée :

Les maisons en pans de bois